En 2011, 5 Djs (Benoit Le Rouge, Camille Boucher, Damien Diaz-Diaz, Gérald Gardier & Marc Tommasi) décident de créer une association de tango, non pas centrée sur la danse, mais sur la musique.
À notre connaissance, une telle association n’existait pas. Cela paraissait incroyable alors que l’engouement pour la musique de tango et l’émergence du TJ (Tango DJ) grandissaient.
Notre but était de parler de musique, de djing, de mutualiser nos savoir-faire, nos sensibilités bien différentes, de partager nos découvertes et de mettre en commun la musique que nous possédions chacun de notre côté.
Ce fut l’étape la plus difficile car les DJs, naturellement solitaires, rechignent à partager leur musique. Elle s’est faite graduellement et lentement.
L’étape suivante a été d’homogénéiser la base de données des titres de tango notamment en ce qui concerne sa forme.
Finalement nous avons convergé vers une solution qui est discutée ici.
Rester à étiqueter, chacun des titres de notre base de manière homogène, ce qui ne fut pas une mince affaire et qui fût fait au long d’un long processus de plusieurs années.
En 2012, Gérald Gardier nous quittait pour raisons personnelles.

En 2013, nous décidons de créer un festival de djing, sans bien savoir encore quelle forme, il pourrait prendre.
Grâce à la mairie d’Arles, qui accepte de mettre à notre disposition l’église des frères prêcheurs, nous avons un lieu magnifique mais également un défi gigantesque.
L’église est immense, sublime … mais vide.
Pas de réseau électrique distribué, pas de parquet, pas de lumière, pas de toilettes et pour l’eau, un seul tout petit robinet d’eau non potable !
Quel parquet ? Comment éclairer le festival sans rien pouvoir accrocher dans l’église ? Comment mettre 50 tables et 200 chaises, plus de quoi s’assoir dans toute l’église ? Comment la sonoriser correctement pour un festival dédié à la musique (le simple fait de parler dans l’église engendre une réverbération monstrueuse et on ne se comprend pas à plus de 5 mètres !) ? Combien de bénévoles, où les loger, comment nous nourrir ?
Après une longue maturation très créative, nous décidons, pour la première édition, que les DJs se livreraient à une « battle ».
Le meilleur DJ du festival, élu par les participants au cours d’un vote final serait le « Rey del Compás » de l’édition et recevrait une bague en argent à l’effigie de Juan D’Arienzo !
Nous faisons Fabriquer aux USA deux bagues (une pour homme, une pour femme).

Les Djs invités se prêtent au jeu, mais au final nous ressentons que le vote populaire n’est pas objectif car le DJ de la despedida (qui d’ailleurs remporte le trophée) est énormément avantagé et ceux qui passent en premier très désavantagés. Certains DJs, ne sont pas trop contents et cela crée pour la remise de la bague une atmosphère malaisante.
Nous décidons pour la suite de ne pas reconduire cette expérience de vote.
La première édition est largement déficitaire mas nous sommes très heureux.

Nous décidons vu l’enthousiasme des participants de faire la seconde édition en 2014.
Nous ignorions alors que la deuxième édition d’un festival est la plus difficile.
Passé l’enthousiasme de la première fois et en connaissant d’avance la montagne de travail et d’énergie à déployer pour au final perdre de l’argent, le festival se passe difficilement entre nous, bien que les participants eux soient ravis : le festival dure 4 jours au lieu de trois, il y 12 DJs sur l’édition et le son est bien meilleur grâce à l’intervention d’un égaliseur, le nombre de participants et le niveau de danse augmente.
En 2014, Damien Diaz-Diaz, quitte le groupe et fait un break avec le tango. Il part s’installer en Gironde.

La troisième édition en 2015, est excellente. Tout s’est amélioré. Les danseuses et les danseurs sont aux anges et de notre côté nous avons appris à travailler ensemble. Nous parvenons enfin à être bénéficiaire et épongeons un peu les dettes des années antérieures.

Le festival connaîtra encore deux éditions jusqu’en 2017 où la mairie d’Arles décide de ne plus mettre à disposition l’église pour ce festival de tango.

Orphelin de festival, nous cherchons un nouveau lieu. Évidemment les salles communales et les lieux de mariage ne manquent pas, mais nous voulons trouver un lieu avec une âme. Par bonheur, nous visitons le grand hôtel Les Lecques, à 100 mètre de la mer dans un cadre extraordinaire. L’hôtel met à notre disposition une salle crée au 19ième siècle avec une terrasse sublime
qui donne sur la mer.
Grâce à notre réseau crée au fil du temps, l’événement est complet et la première édition est un succès.
Le Festival en est à sa sixième édition en 2022.

En 2022, toujours à la recherche de lieu d’exception, nous visitons l’hippodrome BORELY à Marseille. Il est situé dans à 50 mètres des plages et dans un lieu très atypique pour une milonga. Il y a deux pistes distantes de 80 m2, mais les deux pistes ont des vues extraordinaire sur le Parc Borely et l’espace de course ou sur la mer !
Compliqué à investir, avec bien des inconnues, nous décidons d’organiser la première édition début Août 2022. Malgré la chaleur et une climatisation insuffisante, l’événement est un succès et accueille 300 danseurs avec un niveau de danse impressionnant.

Au fil du temps, nos expériences de dj se sont affermies. Au final, nous avons musicalisé un nombre assez considérables de milongas et d’événements de tango, dans plus de 10 pays. L’écoute de grand Dj et le partage de nos expériences a été très fructueux pour chacun de nous.
Et nous sommes toujours aussi enthousiastes à l’idée de les partager !

D’un commun accord, Camille Boucher quitte le groupe EL 13 TANGO CLUB ainsi que le monde du tango.